Génération République
La Turquie dans l’Union Européenne :
une chance pour la France et pour l’Europe

le 24 novembre 2004

Le prochain Conseil Européen des 16 et 17 décembre 2004 doit décider d'engager des négociations d'adhésion avec la Turquie. Génération République souhaite que ces négociations débutent aussi vite que possible. En effet, la France a tout intérêt à l'adhésion de la Turquie :

1- L'intégration de la Turquie à l'UE montrera que le modèle Européen de démocratie, sa stabilité et sa prospérité ne sont en rien incompatibles avec une société de culture musulmane. Cela démentira tous les pronostics de « choc des civilisations » alimentés par la politique américaine.
2- La République de Turquie, Etat laïque depuis sa création en 1923, est le pays en Europe dont la conception de la laïcité se rapproche le plus de la nôtre. Son adhésion renforcerait donc sensiblement nos positions en la matière et rendraient en particulier caduques toutes les tentatives de références officielles au christianisme dans les textes institutionnels de l'UE.
3- L'intégration de la Turquie dans l'UE renforcera l'axe franco-allemand et favorisera l'avènement de « l'Europe-puissance ». Contrairement aux Européens de l'Est, la population turque n'est en rien pro-américaine et est tout à fait favorable à l'émergence politique d'une Europe forte. Cette future Europe verra par ailleurs son influence décuplée dans le monde musulman par la présence de la Turquie.

Naturellement, nous sommes conscient du chemin qui reste à parcourir à la Turquie avant d'adhérer effectivement à l'UE. Il faudra du temps, d’autres réformes et en particulier la reconnaissance du génocide arménien. Néanmoins, l'instrumentalisation de cette question à des fins de politique intérieure française, l'utilisation d'arguments tintés de xénophobie ou utilisant des peurs fantasmagoriques ne sont pas tolérables. Ils ne sauraient en tout cas masquer le fait que l'entrée de la Turquie dans l'UE est dans l'intérêt de la France et de l’Europe.