Présentation :
cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien
sont condamnés à morts en Libye sous l’accusation
d’avoir volontairement transmis le SIDA à près
de 430 enfants dans le cadre d’un complot israëlo-américain
(thèse qui a été abandonnée au cours
des poursuites).
• 1999 : arrivée des cinq infirmières concernées
à l’hôpital pédiatrique de Benghazi
• Découverte d’un nombre très important
d’enfants atteints du SIDA. Cette découverte coïncide
avec l’arrivée localement des premiers tests de
dépistage du SIDA.
Pour protéger les responsables locaux, l’enquête
s’oriente vers le personnel sanitaire étranger.
23 personnes sont séquestrées dans les caves d’un
chenil de l’armée pendant plus de 14 mois. Deux
infirmières bulgares et un médecin palestinien
sont torturés. Sous la contrainte, ils avouent ainsi
avoir inoculé le virus du SIDA aux enfants victimes.
Ils sont actuellement dans un état critique.
Le Professeur MONTAGNIE est sollicité
par le gouvernement libyen en tant qu’expert en matière
de SIDA. Il parvient à la conclusion que la thèse
de la contamination volontaire est impossible. En réalité,
l’hôpital est particulièrement insalubre
; la plupart des enfants ont été atteints du SIDA
soit longtemps avant leur hospitalisation, soit après
l’incarcération des infirmières et du médecin
palestinien, soit encore dans un autre établissement
sanitaire ; de surcroît, lesdites infirmières n’étaient
pas affectées au service dans lequel ont été
découverts les enfants malades. L’hypothèse
d’une contamination volontaire est irréaliste,
ce d’autant qu’un trafic de sang contaminé
a été dévoilé.
L’accusation repose aussi sur la suite
de la découverte d’un stock de flacons contenant
le virus du SIDA au domicile de l’une des infirmières,
ces éléments de preuve ayant été
fabriqués de toutes pièces par les enquêteurs,
a perquisition au domicile de ladite infirmière ayant
eu lieu en son absence !
En définitive, cinq infirmières
bulgares et un médecin palestinien sont poursuivis. Par
arrêt du 6 mai 2004, la cour d’appel de Benghazi
les déclare coupables et les condamne à mort.
Un pourvoi en cassation est introduit devant la Cour suprême
de Libye.
Entre temps, au mois de janvier 2005, une action
parallèle est dirigée contre les enquêteurs
qui ont interrogé les infirmières bulgares et
le médecin palestinien qui avaient reconnu officiellement
les actes de torture. Ils sont poursuivis du chef de tortures.
En un temps très bref, et sans aucune instruction, la
juridiction compétente prononce la relaxe des officiers.
Il convient de souligner que les infirmières étaient
défendues par un avocat libyen et quatre avocats français.
Ces derniers ont été systématiquement empêchés
d’exercer les droits de la défense par les autorités
libyennes.
Ce jugement a déjà été
frappé d’appel. Seules les infirmières bulgares
sont à l’origine de cette voie de recours : aujourd’hui
la décision pénale est définitive et les
chances d’un quelconque succès en cause d’appel
sont presque inexistantes.
La Cour suprême de Libye a reporté
le délibéré sur le pourvoi dirigé
contre la sentence de mort pour se prononcer, en principe, à
l’audience du 15 novembre prochain. La cour risque de
rejeter le pourvoi et de confirmer ainsi définitivement
la condamnation à mort.
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