Jeudi 6 octobre 2005
par Generation-Precaire
Pétition adressée :
AU MINISTRE DU TRAVAIL ET DES AFFAIRES SOCIALES, AU MINISTRE
DÉLÉGUÉ À L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR,
AU PREMIER MINISTRE, AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE,
Messieurs,
Dans le cadre des études de l’enseignement supérieur,
près d’un million de stages sont effectués
chaque année en France.
Les stages se sont imposés comme un élément
essentiel de la formation des étudiants et de leur insertion
professionnelle, à tel point que 90 % des diplômés
ont du faire au moins un stage dans leur cursus.
Et pourtant, la législation afférente est quasi
inexistante et permet de nombreux abus dont :
la non-rémunération d’une main d’œuvre
pourtant qualifiée,
la destruction de postes fixes via des contrats de travail dissimulés
sous forme de stage,
des stages "photocopieuses" sans aucune vocation pédagogique
des stages productifs, c’est à dire qui permettent
à l’entreprise de tirer directement profit du travail
du stagiaire, sans avoir à le former ou à le rémunérer
comme un employé : poste de cadre ou de commercial, voire
postes de stagiaires encadrant d’autres stagiaires.
Ces stages abusifs malheureusement de plus en plus courants
s’accompagnent de graves conséquences tant pour
les étudiants et l’ensemble de la population en
général que pour le marché de l’emploi
et la vie de l’entreprise et des administrations :
Précarisation générale des étudiants
et de la population active mise en concurrence avec les stagiaires,
notamment les post-diplômés mais également
les employés moins qualifiés ;
Accroissement des inégalités entre les étudiants
qui peuvent ou non financer cette durée des études
induite ;
Multiplication des étudiants fictifs qui s’inscrivent
à l’université uniquement pour obtenir une
convention de stage, et ainsi fournir une main d’oeuvre
bon marché aux entreprises ;
Non-cotisation des travailleurs et des entreprises aux systèmes
de protection sociale (retraite, santé, chômage),
ce qui joue contre la réduction des déficits sociaux.
Fuite vers l’étranger des diplômés
qui n’obtiennent pas de rémunération décente
en France.
En août 2005, le Conseil Economique et Social, dans son
rapport sur l’insertion professionnelle des jeunes issus
de l’enseignement supérieur, soulignait «
la nécessité de procéder à réexamen
des conditions statutaires des stages en entreprises ».
Il est effectivement plus que temps de réformer ce statut
qui n’a pas évolué depuis 1978. Nous demandons
donc :
une étude chiffrée de l’impact des stages
abusifs sur le marché de l’emploi la fin des stages
non-rémunérés. Aujourd’hui, une entreprise
peut prendre en stage un étudiant ou un diplômé
et ne pas le rémunérer du tout. Cela ne peut durer
plus longtemps. "Quiconque travaille a droit à une
rémunération équitable" (Article 23.3
de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme)
une reconnaissance financière et statutaire des stagiaires,
la progressivité de la rémunération en
fonction de l’âge, du niveau d’étude
atteint ou de la durée du stage.
Des stages à la fois formateurs et qui offrent une rémunération
décente , c’est possible : c’est une question
de volonté politique !
A vous de démontrer dès maintenant que la France
se soucie de la jeunesse qu’elle a formée.
Nous comptons sur vous.
Pour signer cette pétition :
http://www.generation-precaire.org |
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